Fonctionnement du Moulin:

 

Les moulins tirant leur énergie de la puissance du vent devaient amener leur voilure face à celui-ci de façon à bénéficier du meilleur rendement. Dans tout le midi de la France,sûrement pour résister aux bourrasques les moulins ont tous un corps tronconique (un buc) en pierres ou en brique dans le (Toulousain) surmonté d’un toit conique orientable (le capelada) recouvert de planche sui en assurent l’étanchéité. C’est la charpente de ce toit conique qui va supporter les ailes et l’arbre moteur. L’ensemble va glisser et tourner sur une assiette dormante (los courbants) encastrée dans la maçonnerie du haut et sur une assiette coulissante (la coulissa) couronne de bois à la base du chapiteau. Dans les premiers moulins ou les très anciens,les mécanismes sont tous fabriqués dans du bois dur. Les moulins construits ou remodelés afin de XIX° auront des mécanismes de fonte-crémaillérs en remplacement des « courbants » de bois.

 

 

Les Ailes :

Elles sont à l’origines du mouvement des meules. D’elles va dépendre la bonne marche du moulin. En principe elles sont au nombre de quatre à de rares exceptions :celui de Nailloux qui en avait six et ceux du Paya et de Pech Luna qui en avaient que deux. Elles sont à barreaux qui servaient à maintenir la toile que l’on glissait entre eux. Tous les matins ,le meunier voiles sur dos grimpait aux ailes comme on grimpait à une échelle et allait accrocher sa toile au dernier barreau,le plus prés de la tête de l’arbre moteur. En fonction du vent il entoilait les deux cotés ou un seul de chaque aile .Les ailes tournent environ à 12 tours par minute et la meule 4 à 5 fois plus vite. Les ailes tournent en sens inverse des aiguilles d’une montre. Quand plusieurs moulins étaient groupés,il fallait inverser le sens de la marche de certains afin d’éviter les remous.

Les vibrations engendrés par la marche du moulin mettaient parfois à mal la maçonnerie et certains corps de moulins étaient cercles de fer.

 

 

 

L’élément moteur :

Les ailes vont transmettre leur mouvement à un axe massif et légèrement incliné qui supporte en son milieu une grande roue dans un plan perpendiculaire (le plan rodet)-le grand rouet- munie de dent (alluchons).Ces dents entraînent un engrenage vertical muni de barreaux(la lanterne) qui actionne l’axe vertical du moulin.

Au niveau du 1er étage cet axe se termine par un rouet (le grand rodet de bas) qui au moyen d’alluchons (dent de bois) va mettre en branle par l’intermédiaire de deux lanternes les axes des deux meules du moulins. Certains pouvant avoir trois meules donc trois arbre mus par le rodet de bas.

 

 

 

 

 

 

Les meules :

Elles sont enfermées dans un coffre de bois de forme circulaire ou octogonale. En Lauragais la pierre dont elles sont faites vient du Sidobre. La meule du bas est fixe (la dormante) celle du dessus (la courante) présente une face inférieure striée d’entailles pour le passage de l’air et du grain avant qu’il ne soit moulu en progressant du centre de la meule vers la périphérie .La position meule courante au dessus de la dormante est ajustée en fonction de la moulure voulue. En aucun cas il n’y a contact entre les deux meules. Tout l’art du meunier consistait en un réglage précis pour obtenir la meilleure moulure.

Un autre souci du meunier,c’est d’avoir les meules en bon état de fonctionnement et périodiquement,la meule courante était levée grâce à un système ingénieux et à l’aide d’outils spéciaux il piquait les surfaces travaillants des dessus meules dans le souci de les rendre plus mordantes.

 

 

Du grain à la farine :

Au dessus la trémie reçoit le grain qui s’écoule à la base dans un petit conduit, l’auget,dont on peut régler l’inclinaison pour faire varier le débit de grain. l’extrémité de cet auget est souvent décoré par une tête de cheval.

Le grain entre dans la meule courante par l’œil central et sa progression entre les deux meules va l’écraser. Du coffre des meules,la moulure va par un orifice,l’anche,protégé par une toile tomber dans la huche. Au passage,le meunier va tâter la poudre pour évaluer son travail et réagir s’il le doit.

L’étape suivante le blutage (séparation de la farine et du son)pouvait se poursuive dans une dépendance du moulin mais il se faisait la plupart du temps à la ferme où on cuisait son pain dans le four familial.

 

 

 

Le dû au meunier :

Le fermier se payait en nature il rendait une mesure de farine pour une mesure de grain qu’on apportée. Comme la farine occupe un plus grand volume que le grain,la différence était son salaire. Quand il blutait il gardait le son,ce qui lui permettait d’engraisser sa basse-cour à peu de frais. Ce mode de rétribution n’était pas sans alimenter les rumeurs qui faisaient de tout meunier un profiteur Dans le « Curé de Cucugnan »le meunier doit de plier à une confession qui durera la journée.